Bedos se prend pour un anarchiste

Publié le par Leon K.

Humoriste, auto-proclamé conscience politique, notre Bedos national tourne désormais en boucle autour de son personnage. Et, s’il a depuis longtemps avoué que parfois il privilégie le « bon mot » au contenu de son discours, il ferait bien de mettre de l’ordre dans ses mots avant de nous les délivrer telles des évidences de vieux sage qui n’a rien à foutre de ceux qui l’écoutent.

 Comme chacun, il a le droit de penser ce qu’il veut, de le dire, de le crier s’il le souhaite. Pas forcément sur l’air de : « écoutez-moi, je suis celui qui n’a peur d’aucun pouvoir, qui frappe dans tous les camps, qui vous dispense la parole honnête car sincère ! »

Il n’est ni honnête, ni sincère dans son discours.

Je l’ai entendu hier dans une émission de radio consacrée à mai 68. Pitoyable de cabotinage et de confusion dans son discours.

Il a commencé par un petit exposé fachiste, assumé : la démocratie commence à le gonfler. Pour lui, toutes les voix ne se valent pas. Le vote de certains citoyens est dénué de valeur ou de sens car exprimé par des ignorants qui n’ont pas de conscience civique ou ne prennent pas en compte la complexité du monde. Bien évidemment le bulletin Bedos, lui, a toute sa légitimité.

Tous les votes ne se valent pas, on ne peut être que d’accord avec lui. Les élections se jouent désormais sur des campagnes de communication et s’achèvent en grand barnum de l’audimat. Comment ne pas rester perplexe face aux votes des retraités creusois qui vous expliquent qu’ils ont choisi le candidat qui les protégera le mieux de la violence des banlieues et de l’immigration ? Comment ne pas s’étonner des catholiques irlandais qui votent non au traité de Lisbonne parce que l’Europe va les contraindre à légaliser l’avortement dans leur pays ? Alors, oui, comme Bedos, je pense que mon vote est bien plus éclairé que beaucoup d’autres. Alors oui, comme lui, je pense que mon avis est finalement le seul qui m’intéresse. Et non, la multitude ou la majorité ne sont garantes ni de la vérité ni du juste choix. Mais depuis Churchill, le débat est réglé : « La démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les autres ».

La preuve ? La solution que préconise Bedos !

Pour lui, on devrait remettre à l’honneur l’instruction civique (il est mûr pour remplacer Darcos) et instaurer un examen à l’issue duquel le citoyen se verrait accorder ou pas le droit de vote. Toi, tu as bien répondu, tu as le droit de voter ! Toi, en revanche, tu vas retourner étudier et tu repasseras l’épreuve ! Cela peut paraître logique si on oublie de se demander quel « catéchisme » il faudra apprendre puis réciter et qui seront les examinateurs… le remède pire que le mal…

Bon d’accord, me direz-vous, le Bedos il ne réfléchit pas plus loin que le plaisir de jouer aux vieux con qui emmerde la société mais pourquoi le traiter de déshonnête et d’insincère ?

Tout d’abord parce qu’il oublie de rendre hommage aux maîtres ensuite parce qu’il n’est même pas logique avec lui-même.

Dans la suite de l’entretien, il se proclame anarchiste et précise qu’il est un anarchiste qui traverse dans les clous car il ne veut rien avoir à faire avec la maréchaussée. Belle déclaration pour justifier à la fois son respect des lois et son aversion pour la force policière. Dans sa bouche, elle fait quand même un peu sourire. Elle ne colle pas vraiment au personnage. Il faut dire, et Bedos a oublié de le préciser, que cette phrase est attribuée à Georges Brassens. Et moi, ça m’énerve, les prétentieux qui veulent faire les malins avec les mots des autres sans les citer… tellement énervé que je n’ai pas vraiment prêté attention à la suite de sa logorrhée… mais s’il a dit que le Christ est un anarchiste, le seul qui ait réussi, j’espère qu’il a ajouté que c’est Malraux qui a dit ça avant lui.

Des mots, des mots, des mots et peu d’idées… il se fait mousser le cher imbu !! Son discours sur le vote en démocratie et sur la solution qui permettrait d’instruire les citoyens juste un petit sketch… ou bien était-ce sa proclamation anarchiste qui n’était qu’une clownerie ?

Monsieur Bedos, un anarchiste ne vote pas !!! un anar ne croit pas aux élections dans un système démocratique… il ne réfléchit pas aux moyens de les améliorer.

Des mots, des mots, du vent, du creux, du cabotinage

On n’est jamais déçu que par ceux qu’on aime.


La CNT

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Publié dans Humeurs

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